Reproduire
à l’échelle locale ce qui existe dans l’ensemble de la vallée
de la Lys.
Mois
de juillet : Une prairie brûlée par le soleil. Le niveau de la
mare est anormalement bas.
Mare
asséchée au cimetière de Prowse Point.
L’histoire
nous renseigne sur l’exploitation des ruisseaux.
la
Douve à Warneton. Douves du Château et bassin de retenue pour
l’alimentation des moulins. Le creux de la vallée est destiné à
l’élevage.
L’eau
des pluies s’écoule trop vite.
La
couleur de l’eau est brun- jaune car chargée de limon.
Une
concertation utile.
L’importance
de préserver les derniers milieux marécageux.
L’eau de la Lys est
retenue.
Il faut observer ce qui se
trouve à notre portée pour admettre quelques constats de base et
ébaucher des solutions. Il n’y a aucune profusion d’eau dans la
Lys. Même si on voit beaucoup d’eau, on remarque vite qu’elle
coule à peine. C’est le système d’écluses barragées qui
retient l’eau artificiellement et lui seul. S’il n’y avait pas
ces écluses et leurs barrages, il y aurait beaucoup moins d’eau
dans la rivière. Pour la Lys, il y a de grandes différences de
débit entre les périodes de crues et celles d’étiage. L’été
est la période d’étiage normale.
Reproduire à l’échelle
locale ce qui existe dans l’ensemble de la vallée de la Lys.
Ce que l’on voit en
grand dans la vallée de la Lys, il faudrait pouvoir le reproduire à
petite échelle dans les petits bassins qui alimentent la rivière.
Le principe de ralentir le flux vers la rivière et d’en retenir
une partie solutionnerait certains problèmes de sécheresse mais pas
tous. Des intercommunales comme Ipalle préconisent cela pour limiter
les inondations. Pourquoi ne pas songer à des moyens de retenir une
partie de l’eau des crues et la stocker en des lieux adéquats pour
s’abriter des sécheresses, cela se fait déjà en beaucoup
d’endroits. Les bassins d’orage des zones industrielles
pourraient aussi devenir des réserves d’eau pour l’agriculture.
Tout cela doit être considéré dans étude approfondie.
L’histoire nous
renseigne sur l’exploitation des ruisseaux.
Les cartes anciennes de la
région signalent des retenues d’eau à Warneton sur la Douve, sur
des affluents du Kortekeer dans les bois de Zandvoorde et même sur
la Geluveldbeek entre Zandvoorde et la rue Chapelle d’épines. Les
sites fossoyés étaient typiques des régions comme la nôtre,
certains servent toujours de réserve d’eau pour plusieurs
agriculteurs de la région. Les fossés, les ruisseaux de troisième
et de seconde catégorie ne servent aujourd’hui qu’à
l’évacuation la plus rapide possible des eaux pluviales.
L’histoire nous enseigne qu’une méticuleuse exploitation des
petits cours d’eau apportait de nombreuses ressources pour
l’énergie, le stockage de l’eau et la diversification de
l’agriculture et de l’élevage.
L’eau des pluies
s’écoule trop vite.
On voit une noria de
tracteurs avec des citernes qui viennent chercher l’eau qui ne se
trouve pas ou plus à proximité des champs. S’il fallait essayer
de trouver des solutions on devrait peut-être observer les champs et
la campagne pour commencer. Souvent, les champs sont drainés, les
drains aboutissent dans des fossés qui alimentent les ruisseaux et
ceux-ci alimentent la Lys. Tout est fait pour obtenir l’écoulement
le plus rapide possible de l’eau afin de s’en débarrasser au
plus vite. La vitesse du flux occasionne un énorme problème
d’érosion des sols, la nécessité de dragage de la Lys voire des
problèmes d’inondation. Cette eau qui à certains moments est
indésirable devient vitale à d’autres moments et il faut aller la
chercher au loin à grands frais. Ce n’est pas parce qu’on l’a
toujours fait qu’on doit continuer à le faire sans réfléchir et
ne pas songer à faire différemment et mieux. Cela peut paraître
prétentieux de le dire, mais nous serons tous confrontés à des
dérèglements du climat et à des carences en eau.
Une concertation utile.
Vu notre proximité avec
la Flandre et la France, la concertation sur des thèmes par nature
transfrontaliers m’apparaît comme indispensable. Les principaux
ruisseaux qui alimentent la Lys à Comines-Warneton viennent de
Flandre Occidentale, ce qui est une notable exception pour l’ensemble
de la Belgique. La Lys elle-même a parcouru 80 km en France dans une
plaine d’agriculture intensive avant de devenir mitoyenne de la
France et de la Belgique. La mitoyenneté étant partagée entre le
Hainaut et la West-Vlaanderen entre Houplines et Menen. Avec toujours
l’ancien cours qui tient lieu de frontière, ce qui fait que des
îlots belges et français subsistent de part et d’autres du
nouveau tracé de la rivière. La métropole lilloise a un énorme
besoin de gérer l’eau.
L’importance de
préserver les derniers milieux marécageux.
Entre temps, les milieux
agricoles sont impactés par le manque d’eau. Se pose le problème
de savoir comment stocker l’eau dans la campagne de manière
pratique et efficace afin d’éviter du charroi. Plusieurs
agriculteurs ont approfondi leurs mares. Cela maintient aussi la
biodiversité indispensable à la pollinisation pour les fruitiers et
de nombreuses sortes de légumes …. La protection les derniers
milieux naturels qui assainissent, retiennent l’eau et la laisse
percoler dans les nappes phréatiques et les approvisionnent trouve
ici tout son intérêt. De plus terres situées le long des cours
d’eau ont l’avantage de garder une humidité tout au long de
l’année.
Avenir et climat ?
Lors
de la présentation du projet Linbatys à Comines-Warneton, au
printemps de cette année, il était question de présenter des
projets et des principes afin de gérer les inondations qui ont
fortement impacté la région ces dernières années. Ce projet
Interreg associant la France, la Flandre et la Wallonie va
coûter plus de 3,2 millions d'euros et sera financé
avec des fonds européens. A
la fin des exposés, j’ai eu la joie de pouvoir m’entretenir avec
un responsable du SPW. Je n’oublierai jamais ses paroles « Je
crains que nous ayons à l’avenir plus de problèmes avec les
sécheresses qu’avec les inondations ».
En conséquences des
dérèglements climatiques étudiés l’eau sera peut-être partagée
avec plus de parcimonie ou moins d’insouciance selon la météo.
Philippe Mouton
Carte de Sanderus Warneton
17 ème siècle.
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