
Comines-Warneton. Beaucoup moins célèbre que Kaliningrad, ce bout de Russie coincé entre Lituanie et Pologne, ou Ceuta et Melilla, deux villes espagnoles en plein Maroc, cette enclave wallonne entre la France et la région flamande n'en est pas moins emblématique des relations entre communautés.Et à écouter les Cominois, Flamands et Wallons semblent y vivre en bonne entente. « Ce n'est pas une ville à problème. On a pris l'habitude de vivre ensemble », confie avec flegme le pharmacien Francis Desbuquoit. Comines a cette particularité d'être une commune à facilités : tous les documents officiels doivent y être rédigés dans les deux langues et chaque habitant s'exprimant dans une langue doit se voir répondre dans sa langue.« Toute cette crise politique, ce sont des conneries de politiciens qui n'arrivent pas à s'entendre. Ça n'a aucune conséquence sur notre vie quotidienne », observe Maxime Vandamme, un épicier flamand originaire de Courtrai qui vit depuis seize ans à Comines.
L'atmosphère n'a pourtant pas toujours été au beau fixe. Fin des années 1970, début 1980, les rues de Comines étaient le théâtre, chaque dimanche, d'un défilé de nationalistes réclamant le retour de la cité à la « mère patrie » flamande. « À l'époque, les flamingants (extrémistes flamands, ndlr) venaient ici faire du grabuge. Une fois, ils ont envoyé une bombe lacrymogène jusque dans la chambre de mon fils », se souvient Marie-France, une Cominoise de 56 ans qui assure qu'aujourd'hui, « tout va beaucoup mieux ».Un avis globalement partagé par Tim Vandermeulen, le directeur de l'unique école flamande de la ville. « Notre école est née dans le contexte tendu des années 1980. Mais aujourd'hui, 90 % des élèves sont des Wallons. Leurs parents réalisent que dans le contexte économique actuel, c'est un atout majeur de bien parler néerlandais ». Le directeur dénonce cependant des blocages institutionnels : « Le bourgmestre n'aime pas les Flamands. Sur le plan de la ville, toutes les écoles figurent, sauf la nôtre. Et puis la Région wallonne refuse de nous financer, alors que la Flandre le fait pour une école wallonne à Voeren (Fouron, ndlr). » Alors que, vu de France, la crise politique belge n'a jamais paru aussi exacerbée, de l'autre côté de la frontière tout le monde semble donc prendre l'agitation bruxelloise avec beaucoup de distance. « La politique, ça ne m'intéresse pas. Moi, je n'ai aucun problème avec les Wallons, affirme Lieven Vande Casteele, un commerçant de la Rijsel straat (rue de Lille) à Menin qui vend avec fierté plusieurs produits made in Wallonie . J'ai du vin de Roisin. Les producteurs sont très sympathiques et m'envoient même leurs prospectus en néerlandais. Vous devriez visiter leur distillerie, c'est magnifique. » « On en a ras le bol de leurs querelles. Ça n'intéresse plus personne. Le seul problème, c'est la langue. Ça doit tout de même pouvoir s'arranger », résume pour sa part Jennifer Geldof, une habitante de Mouscron.La séparation, une absurdité La scission de la Belgique en deux, personne ne semble y croire. « Les Flamands ne savent pas (ne peuvent pas en "wallon", ndlr) vivre de leur côté. D'ailleurs, la plupart des Flamands, comme des Wallons, sont contre. C'est pour ça que les partis séparatistes ne veulent pas organiser un référendum : ils savent très bien qu'ils perdraient », estime Maxime Vandamme. Pour Alfred Gadenne, le bourgmestre de Mouscron, une telle option ne serait pas vivable : « Deux jours après mon élection, la RTBF avait fait un faux reportage sur la séparation de la Belgique. On voyait des gens descendre des trains à la frontière. C'était Berlin. Je me voyais déjà en train de mettre des barbelés aux limites de la ville. Ce serait une absurdité. » Le bourgmestre vante au contraire les mérites de la coopération : « On partage la gestion de la voirie avec les Flamands, chacun met la main à la poche. Pour les secours d'urgence, on se donne aussi des coups de main. » Quant à l'idée d'un rattachement de la Wallonie à la France, elle révèle plus une mégalomanie française et le rêve d'une minorité qu'une véritable volonté populaire. Aucune des personnes rencontrées ne s'est prononcée pour. « Je supporterais pas de changer de nationalité. Si la Wallonie devient française, je crois que je partirai en Flandres »
NICOLAS CAMIER Nord écair France
4 commentaires:
Le directeur de l'école flamande est très certainement fier de son école et de sa culture. C'est son droit, même chez nous à Comines.
Mais, ne jette-t-il pas de l'huile sur le feu en affirmant : "Le bourgmestre n'aime pas les Flamands ?".
Hélas, ce n'est voir plus loin que le bout du nez de son ministre Keulen... qui n'aime pas les bourgmestres francophones..."
Ce sont de parailles affirmations qui nous donnent le ras-le-bol !
Je viens de lire les commentaires de Tim Vandermeulen relatifs à son école flamande, Directeur parachuté à Comines.
Voici la réalité.
Tout d'abord, l'école flamande de Comines n'a rien à voir avec la section flamande de l'Ecole (francophone) des Frères Maristes à Mouscron car cette section existait déjà avant le passage de Mouscron-Comines à la Province de Hainaut. Pour rappel, il existait aussi une section flamande au Collège Technique Saint-Henri à Mouscron. Parler de cohabitation harmonieuse entre 2 établissements distants de quelques km seulement??? (25 km) relève de la désinformation.
La création de celle de Comines est le fruit du travail de trois flamands venus s'installer à Comines. On les a appelés "Les 3 sorcières de Comines" (André Van Artevelde-RTBF). Le premier que je désignerai par "Père Noël" vient de Wervik. Il fait ses études d'instituteur en français chez les Frères à Arlon. Devenu Frère-instituteur, il fait l'école chez les Frères à Herseaux (Mouscron). Ayant fait la connaissance d'une femme, il abandonne la soutane et s'installe à Ardooie. Disposant d'un diplôme francophone, il revient s'installer à Comines et est engagé comme instituteur laïc à l'école Saint-Henri/Castel, Avenue des Châteaux. La place de Directeur lui passant sous le nez , notre homme, vexé, se met en tête de se venger en quelque sorte. Il s'associe avec P.S. et J.M. pour créer une association culturelle flamande et éditer une petite revue pseudo-bilingue où les trois compères n'hésiteront pas à cracher leur venin sur tout ce qui est français à Comines. Pour financer leurs desseins, ils n'hésitent pas de faire appel à une Cie d'assurances gantoise. Dans le Conseil d'administration de cette Cie figurent des personnages connues pour leur appartenance à la mouvance néo-nazie. Leur plan est clair: destabiliser Comines et surtout, en donner une mauvaise image en Flandre, notre "Père Noël" n'hésitant pas à donner des conférences à Ypres, Menin, Courtrai,...
Une villa louée comme internat par le Collège St-Henri et étant mise en vente par son propriétaire est achetée par la Cie d'assurances gantoise et devient un centre culturel avec bibliothèque. Une vaste collecte est organisée en Flandre pour rassembler des livres pour "éduquer" les flamands de Comines. Le "Père Noël" devient "Directeur" du centre culturel. C'est également la période où, régulièrement, des activistes flamingants mènent des opérations de destabilisation en parcourant les rues de notre ville. Notre Hôtel de ville est même envahi, un dimanche matin, par une groupe d'excités flamingants avec, à leur tête, le Sénateur Capoen.
Maintenant soutenues et financées par des milieux flamingants, nos 3 sorcières réclament à présent la création d'une école flamande communale. Afin de recueillir le nombre de signatures voulues, des démarcheurs "extérieurs" (de Roulers, notammant) n'hésiteront pas à solliciter des familles en leur proposant même bottines, cartable, etc. Certains patrons flandriens employant des travailleurs cominois n'hésiteront pas à faire pression sur eux. Certains exigeront une carte d'identité en flamand à des cominois se présentant chez eux pour du travail.
La Flandre se mobilise et organise alors une grande manifestation en vue de contraindre les autorités communales à organise cette école.
Mathot organise une école à la cité Geuten et en expulse les enfants francophones. Les cominois réagissent fermement à cette expulsion et, après de nombreuses péripéties, une école privée s'ouvre dans les locaux du centre culturel toujours financée par la Cie d'assurances gantoise.
Finalement, c'est la Communauté flamande qui prendra financièrement en charge cette école.
Les flamands de Comines et même des francophones n'ont jamais hésité à envoyer leurs enfants étudier dans les écoles flamandes des communes voisines (Wervik, Neuve-Eglise, ...). De même, nos écoles francophones accueillent des enfants des communes flamandes voisines. Depuis quelques années, les écoles francophones de Comines organisent l'école en immersion qui semble connaître un certain succès auprès des parents. Monsieur Vandermeulen précise que son école prépare ses élèves à poursuivre leurs études en néerlandais à Ypres, Menin, ... N'est-ce pas une façon de poursuivre la flamandisation de Comines voulues par nos 3 sorcières?
Nos écoles secondaires francophones existaient déjà à l'époque où Mouscron et Comines faisaient partie de la Flandre Occidentale. Elles y accueillaient de nombreux étudiants étrangers à Comines pour y apprendre le français. A cette époque, il n'y avait pas d'école flamande à Comines et les enseignants se devaient de posséder un diplôme francophone (n'est-ce pas "Père Noël"?).
Le Conseil Communal a toujours été composé d'élus francophones.
Les cominois n'ont jamais manifesté le souhait d'avoir une école flamande sauf nos 3 sorcières venues s'installer à Comines pour y trouver du travail. Belle façon de remercier la région qui les a accueillis.
Pour terminer, je signale que cette école vit en marge de notre communauté: son personnel est étranger à Comines et ignorent la vie culturelle, les commerces, ... Les enfants ne baignent donc pas dans une ambiance cominoise.
Son école a donc été "imposée" de l'extérieur et ne peut être comparée à ce qui existe dans les Fourons où les francophones disposaient déjà d'une école francophone puisque cette commune était dans la Provice de Liège avant son passage au Limbourg.
Pour information (et rappel pour certains):
"Le 16 mai 2002 le gouvernement de la Communauté française a approuvé une note rappelant le cadre juridique et la problématique des écoles francophones de la périphérie et notamment le fait que la Communauté française respecte ses obligations, entre autres à l’égard de l’école flamande de Comines.
Si elle n’a pas subventionné d’école dans cette commune, c’est parce que les conditions prévues par la législation linguistique n’étaient pas remplies.
Pour rappel, en vertu de la loi du 30 juillet 1963 concernant le régime linguistique dans l’enseignement dans les communes à statut linguistique spécial, l’enseignement gardien et primaire peut être donné aux enfants dans une autre langue nationale si celle-ci est la langue maternelle ou usuelle de l’enfant et si le chef de famille réside dans une de ces communes.
Cet enseignement ne peut être organisé que si au moins seize chefs de famille résidant dans la commune concernée le demandent.
En 1982, cette condition n’était pas remplie. Il s’est avéré que, parmi les chefs de famille, se trouvaient des francophones et même, pour certains d’entre eux, des ressortissants français soucieux de voir leurs enfants apprendre le néerlandais.
Il était question qu’une nouvelle demande soit introduite pour l’année scolaire 2003-2004. Cette demande doit être formulée avant le 1er décembre de l’année précédant l’année scolaire concernée. Mais elle n’a, en définitive, pas été faite.
La Communauté flamande organise, en violation des lois linguistiques, une telle école à Comines.
Cette école relève de l’enseignement fondamental, est organisée par le réseau de la Communauté flamande et comptait en 2002 environs 38 élèves.
Le subventionnement de l’école néerlandophone de Comines est assuré par la Communauté flamande qui fait reposer sa compétence sur un accord conclu en 1981 entre les deux ministres de l’Éducation nationale d’alors, MM. Busquin et Callewaert.
Cela confirme l’information selon laquelle l’école n’a pas déposé de demande à la Communauté française.
Cela confirme aussi qu’il est difficile de disposer d’informations fiables sur les inscriptions dans cette école puisque, pour son financement, elle relève de la Communauté flamande."
Sce http://www.mr-pcf.be/Travail-Parlementaire/document/QOCPEcolescommunesfacilitesCRI17-0405.pdf
"Le 16 mai 2002 le gouvernement de la Communauté française a approuvé une note rappelant le cadre juridique et la problématique des écoles francophones de la périphérie et notamment le fait que la Communauté française respecte ses obligations, entre autres à l’égard de l’école flamande de Comines.
Si elle n’a pas subventionné d’école dans cette commune, c’est parce que les conditions prévues par la législation linguistique n’étaient pas remplies.
Pour rappel, en vertu de la loi du 30 juillet 1963 concernant le régime linguistique dans l’enseignement dans les communes à statut linguistique spécial, l’enseignement gardien et primaire peut être donné aux enfants dans une autre langue nationale si celle-ci est la langue maternelle ou usuelle de l’enfant et si le chef de famille réside dans une de ces communes.
Cet enseignement ne peut être organisé que si au moins seize chefs de famille résidant dans la commune concernée le demandent.
En 1982, cette condition n’était pas remplie. Il s’est avéré que, parmi les chefs de famille, se trouvaient des francophones et même, pour certains d’entre eux, des ressortissants français soucieux de voir leurs enfants apprendre le néerlandais.
Il était question qu’une nouvelle demande soit introduite pour l’année scolaire 2003-2004. Cette demande doit être formulée avant le 1er décembre de l’année précédant l’année scolaire concernée. Mais elle n’a, en définitive, pas été faite.
La Communauté flamande organise, en violation des lois linguistiques, une telle école à Comines.
Cette école relève de l’enseignement fondamental, est organisée par le réseau de la Communauté flamande et comptait en 2002 environs 38 élèves.
Le subventionnement de l’école néerlandophone de Comines est assuré par la Communauté flamande qui fait reposer sa compétence sur un accord conclu en 1981 entre les deux ministres de l’Éducation nationale d’alors, MM. Busquin et Callewaert.
Cela confirme l’information selon laquelle l’école n’a pas déposé de demande à la Communauté française.
Cela confirme aussi qu’il est difficile de disposer d’informations fiables sur les inscriptions dans cette école puisque, pour son financement, elle relève de la Communauté flamande."
Sce http://www.mr-pcf.be/Travail-Parlementaire/document/QOCPEcolescommunesfacilitesCRI17-0405.pdf
Que dit la loi de 63 ?
Curieusement, c'est au Canada que l'on trouve la meilleure information sur le sujet...
Loi concernant le régime linguistique dans l'enseignement
L. 30-07-1963 M.B. 22-08-1963
Modifications : L. 26-07-1971 (M.B. 24-08-71)
L. 27-07-1971 (M.B.22-10-71)
L.10-07-1973 (M.B. 14-07-73)
D. 30-01-1975 (M.B. 20-03-76)
D. 01-07-1982 (M.B. 27-08-82)
Article 3 : Sont dotées d'un régime spécial en vue de la protection de leurs minorités :
1° les communes de la frontière linguistique : Comines, Houthem, BasWarneton, Warneton, Ploegsteert, Messines, Mouscron, Luingne, Herseaux, Dottignies, Espierres, Helchin, Renaix, Flobecq, Biévène, Marcq, Enghien, Petit-Enghien, Herstappe, Mouland, Fouron-le-Comte, Fouron-Saint-Martin, Fouron-Saint-Pierre, Remersdaal, Teuven;
2° les communes de la région de langue allemande;
3° les communes de Malmédy, Bellevaux-Ligneuville, Bevercé, Faymonville, Robertville et Waimes, dénommées "communes malmédiennes";
4° les communes de Baelen, Gemmenich, Henri-Chapelle, Hombourg, Membach, Montzen, Moresnet, Sippenaeken, Welkenraedt. (1) voir L. 02-08-1963, telle qu'elle a été modifiée à ce jour.
Article 6
1) Dans les communes visées à l'article 3, l'enseignement gardien et primaire peut être donné aux enfants dans une autre langue nationale si cette langue est la langue maternelle ou usuelle de l'enfant et si le chef de famille réside dans une de ces communes.
2) Cet enseignement ne peut être organisé qu'à la demande d'un nombre de chefs de famille égal à celui qui est fixé par application de l'article 4 de la loi du 29 mai 1959 modifiant la législation relative à l'enseignement gardien, primaire, moyen, normal, technique et artistique, qui ne trouvent pas à la distance fixée par application du même article une école organisant un tel enseignement.
3) La commune qui est saisie de la demande visée au deuxième alinéa doit organiser cet enseignement.
4) Le droit des parents défini à l'article 4 de la loi du 29 mai 1959 doit être respecté.
Les illusions flamandes sont une nouvelle fois à géométrie variable...
Aujourd'hui, en Communauté Française, c'est une loi vieille de 45 ans qui s'applique... et c'est faire un mauvais procès d'intention que d'en déduire une mauvaise volonté manifeste de la part des francophones.
Il n'y a pas d'école flamande... parce qu'il n'y avait pas en 1982 les 16 familles flamandes demandeuses nécessaires à Comine. Tout simplement.
Qu'il y ait eu un fait accompli de la communauté flamande ne facilite pas les choses.
On pourrait d'ailleurs s'interroger sur les réactions flamandes à la création d'une école francophone subsidiée par la communauté française dans une commune à facilité flamande...
Deux poids, deux mesures une nouvelle fois. Nous le déplorons, mais c'est -aussi- cela la règle de la majorité : la majorité flamande passe à l'acte et la minorité francophone se soumet.
2008 année européenne du dialogue interculturel...
Les Communautés et Régions seraient bien inspirées
soit de redéfinir ces anciennes règles de commun accord,
soit de jouer honnêtement le jeu.
L'école pirate flamande de Comines pourrait être subsidiée par la communauté française... s'il s'y trouve 16 familles flamandes à le demander.
La plus élémentaires des courtoisies serait toutefois de balayer devant sa porte et de faire preuve d'un minimum d'honnêteté intellectuellle : la Flandre serait bien inspirée de ne pas invoquer le non respect d'une loi respectée qu'elle-même viole... Ce serait tout à son Honneur...
Profiter de l'ignorance des citoyens pour jouer la corde sensible de l'émotion... cela s'appelle de la propagande.
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