Voisine de la ville hanséatique d’Ypres, notre Ville s’est développée économiquement au moyen‐âge, avec l’industrie textile consacrée à la fabrication du drap, puis du tissage du ruban dès le 18e. Le long de la Lys, on observait jadis des moulins qui servaient à fouler le drap.
En 1713, le traité d'Utrecht impose la Lys comme limite d'Etats. En conséquence, Comines au nord de la Lys dépend des Pays‐Bas autrichiens, tandis que la partie sud, l’actuelle Comines France, appartient au royaume de France.
Au 19e siècle, la Lys prend le surnom de « Golden river » ou rivière dorée à cause de la teinte dorée qu’elle prenait lors du rouissage du lin qu’on y pratiquait.
Le lin, cultivé le long de la Lys dans les bas prés, devait macérer afin d’en séparer la tige de l’écorce. L’eau de la Lys était en effet de grande qualité géologique. C’est au 19e siècle que le transport fluvial va s’intensifier et que la Lys sera déjà réaménagée : création de ponts, écluses, dispositifs de lutte contre les crues qui s’avèreront malheureusement insuffisants lors des dramatiques inondations de 1894. Notre Ville subira l’horreur pendant la Grande Guerre. Divisé en deux, notre territoire sonnera tantôt l’heure allemande, c’est le cas de Comines occupée, tantôt l’heure britannique, pour les secteurs à l’Ouest, autour de Warneton et Ploegsteert, contrôlés par les Alliés. Bombardée, canardée même, l’artillerie causera la destruction de tous les bâtiments de la région. « Lunaire » est sans conteste le meilleur adjectif pour qualifier les paysages d’après‐guerre.
Ces années de guerre virent d’ailleurs aussi la présence de Winston Churchill et d'Adolf Hitler dans notre Ville, bien heureusement, à des moments différents.
Leur destinée les opposera lors de la deuxième guerre qui apporta également son lot de destructions et de victimes dans le secteur.
Après 1918 sonne l’heure de la reconstruction de la Ville. La Lys subira de grandes modifications : ponts modernes, voûtements, canalisation. La Ville sera réorganisée, selon les préceptes de l’époque.
La deuxième Guerre Mondiale marquera également notre Ville, notamment le tragique épisode de la « Bataille du Canal ».
Après le conflit, Comines devient « capitale mondiale du ruban », un titre volé par la mondialisation croissante.
La Ville continuera son développement urbain de part et d’autre de la Lys.
Au milieu du siècle passé, l’urbanisation s’accélère.
Des industries s’incrustent dans les villes et villages, les rues s’enchevêtrent, les zones vertes se font rares.
Dans le centre de Comines, à l’exception de l’esplanade du Canal, propriété du SPW, les espaces verts ou parcs permettant le divertissement et l’oxygénation de la population sont inexistants.
Monsieur le Ministre, la création de ce Parc vient à point et répond, incontestablement, à un besoin premier de notre population. Véritable réservoir naturel, la Lys continue à nous surprendre, et aura particulièrement surpris l’ingénieur Delhaye lors des travaux.
De la Lys, ces deux dernières années, nous avons retiré des vestiges se rapportant à chacune de ces périodes‐clés de son Histoire. Précieusement conservées, ces pièces seront très bientôt exposées à la population.
Avec la création de l’Union européenne et l’accélération des projets économiques de grande envergure, la Wallonie va ‐enfin‐ découvrir l’importance stratégique de la ville de Comines‐Warneton dans le cadre du développement du transport fluvial et spécifiquement du projet européen « Nord Seine Escaut » visant à connecter les ports français à la façade maritime du « Northern Range », regroupant les ports mondiaux majeurs.
La Lys est désormais prête à endosser ce rôle de point de passage, grâce aux travaux de rehaussement du pont, en 2010, et à présent de redressement de la Lys. Le Port PACO de Warneton, en cours d’aménagement, devrait être fonctionnel dès l’année prochaine. Comines‐Warneton, « Far West » de la Wallonie ? Détrompez‐vous : Comines‐Warneton, là où commence la Wallonie… La Ville de Comines‐Warneton, et spécifiquement son service technique, la Zone de Police monocommunale de Comines‐Warneton s’apprêtent à gérer, sécuriser et embellir le « Parc des Prés de la Lys ».
Nous mesurons l’ampleur de la tâche. Nous mesurons les efforts à réaliser pour que demain, ce parc devienne un lieu de vie et d’échange pour toute notre population.
Pour que demain, ce site d’exception permette à nos enfants, nos jeunes, nos adultes et aînés, de s’y divertir, de s’y retrouver, de créer des moments, de rédiger une nouvelle page de l’Histoire future de notre Ville.
Alice Leeuwerck, Bourgmestre.
Discours de Monsieur l’Echevin, Philippe Mouton, à l’occasion de l’inauguration des
travaux de la Lys à Comines. |
Monsieur le Ministre, Mesdames et Messieurs en vos titres et qualités, C’est un honneur de vous recevoir au nom des citoyens de notre commune. Les réalisations que vous avez rendues possibles chez nous montrent votre intérêt pour Comines‐Warneton.
Vous avez compris que notre ville avait des caractéristiques économiques, écologiques, sociales, culturelles et politiques tellement particulières dans une Europe en pleine mutation comme l’a si bien décrite Madame la Bourgmestre à l’instant.
Nous devons à votre vision réaliste de l’avenir, de nombreux travaux d’isolation et d’assainissement dans nos logements sociaux, nos salles polyvalentes, nos salles de sport, nos nombreuses écoles. Encore récemment, nous avons pu féliciter nos fonctionnaires pour l’obtention de subsides pour la salle polyvalente de Ploegsteert, pour celle d’Houthem et pour l’isolation de la Maison des Jeunes et de la Culture. Nous vous remercions encore pour l’accès à de nombreux subsides destinés à promouvoir la mobilité douce dans le centre de Comines en particulier. En effet, avec les possibilités offertes par le PIWACY en conjugaison avec celles du parc que nous inaugurons aujourd’hui, nous allons contourner le centre‐ville de Comines en site propre destiné aux piétons et aux cyclistes
Le conseil communal a récemment adopté à l’unanimité la convention de cession de la voirie et du parc. En conséquence de quoi, nos services devront s’étoffer tant en ressources humaines que matérielles afin de relever ce nouveau défi.
Nos efforts redoubleront avec votre aide dans le cadre du PIMACY afin de contribuer au désenclavement de certains quartiers autour du Bizet et de Ploegsteert. Concernant ces deux villages wallons les plus éloignés qu’on puisse imaginer de Namur, de Bruxelles ou de Mons, nous vous demandons encore quelques millions afin de désenclaver Ploegsteert et le Bizet, car ce sont paradoxalement des poumons économiques et commerciaux qui souffrent depuis trop longtemps de l’état catastrophique des routes.
Quel cruel paradoxe de voir que nos plus durables industries, les plus pourvoyeuses d’emplois, liées à la terre et à la culture du développement durable, en constante adaptation aux marchés transfrontaliers, desservies par des voiries depuis trop d’années dangereuses, défoncées, obsolètes et inaptes aux modes actifs, vous pourrez le constater vous‐même aujourd’hui Monsieur le Ministre et c’est pourquoi nous vous demandons avec toute notre conviction et toute notre foi les moyens indispensables pour de nouveaux accès à nos fleurons industriels et commerciaux à l’ouest de la commune.
Nous sommes prêts à contribuer à ces efforts par des marchés conjoints le cas échéant. Nous vous demandons un rendez‐vous de travail au sein de votre cabinet avec votre fidèle et efficace collaborateur Mr Jérémy Soete.
Vous avez permis l’implantation en 2014, au centre‐ville, à 500 m à vol d’oiseau de ce nouveau parc d’une antenne du Centre Hospitalier de Mouscron et d’une résidence service pour les personnes âgées. Le ring cyclable dont il était question à l’instant permettra aussi à de nombreuses personnes dont la mobilité est réduite de retrouver des formes d’autonomie et une mobilité totalement inattendue.
C’est avec une très grande sincérité, que je me dois de remercier tous les efforts qui ont été produits par les responsables du Service Public de Wallonie ici présents afin de mener à bien ce chantier titanesque, compte tenu de ses défis d’ingénierie poussés très, très loin par la configuration particulière du passage sous le pont frontière, après la pose d’un pertuis dans l’ancien lit de la Morte‐Lys, l’enfoncement de multiples tirants dans les strates perdues sous les berges de la Lys, les pentes différentes calculées au plus juste par Monsieur Delhaye.
Je tiens également à souligner l’efficacité et l’écoute attentive de Madame Ecrepont qui avec ses équipes et la vision de Mr Lambot a réalisé de nombreux travaux extrêmement importants pour la vie quotidienne des riverains du canal et de la Lys en amont des écluses avec une mention toute particulière pour l’accessibilité de nouveau rendue possible à de gros bateaux dans une partie du méandre de Warneton. Il est vrai que Jean‐Philippe Papart et son épouse avaient initié un tourisme de découverte inédit à Comines‐Warneton.
Tout cela n’ayant été réalisable qu’avec le concours régulier et parfois audacieux de nos
entrepreneurs dont vous découvrirez les œuvres d’ici peu, soutenus par l’attention redoublée
de nos fonctionnaires communaux, les Matthieu et Amandine et municipaux et par notre
commissaire au verbe toujours plein de ressource. Je crois pouvoir dire en pensant à un
certain Arno qu’ici à Comines c’est vraiment bien d’être européen. La voix de rocaille de Marc
et l’œil vif de Loïc donneront à Michel tout le sens qui convient et qu’avec M. Paradowski le
canal Seine Nord Europe trouve chez les franco‐belges la main qui fit sauter le verrou fluvial
entre Paris et les Pays‐ Bas et avec la dynamique de Mr Delhaye et la veille attentive de sa
hiérarchie.
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