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21.4.20

Musée de la Rubanerie - Une photographie d’époque - Fiançailles de Désiré Ducarin et d’Hélène Debbaudt, photographie aux sels d’argent

Véritable « empereur » du ruban cominois d’avant la Grande Guerre, Désiré Ducarin est aussi la plus belle illustration de ce que nos politiciens contemporains ont appelé « l’ascenseur social »… Mais son parcours et, surtout, sa réussite industrielle auraient-elles été les mêmes sans qu’un certain Cupidon (ou Eros pour les fans de la Grèce antique) soit passé par là ? Pas sûr…
Dans les collections cachées du Musée de la Rubanerie, une photographie d’époque permet, sinon de répondre directement à la question, du moins de se pencher sur ce qu’elle raconte. Deux personnages clefs, un entourage bourgeois, des poses convenues, un décor qui ne laisse rien au hasard. Et si l’on s’amusait à en décoder les indices ?
« L’amour toujours, toujours l’amour… », chantait Michel Moers dans un des tubes du groupe belge Telex, sur la plage d’ouverture de l’album « Wonderful world » en 1984. Savait-il au moins que, un peu moins de cent ans avant son interprétation, une version « textile » de cette mélodie du bonheur se jouait entre Comines-France et Courtrai ?
En effet, en 1886, une certaine effervescence se fait sentir chez les parents Debbaudt-Vercruysse à Courtrai. Leur fille Hélène se fiance officiellement avec Désiré Ducarin, futur maire de Comines, en passe de devenir un des piliers principaux de l’industrie textile et des affaires sociales de la cité des louches.
Mais toute belle histoire cache une réalité qui, parfois, fait sourire. Car l’amour de Désiré Ducarin pour la belle Hélène lui a fait changer radicalement de destin… Né en 1859 au sein d’une famille nombreuse modeste (son père, Carlos, papa de sept enfants, était maréchal-ferrant au hameau de Sainte-Marguerite), le petit Désiré est repéré pour ses capacités à l’étude par son instituteur. Grâce au député Des Rotours, il reçoit une bourse et part étudier les sciences vétérinaires à la faculté de Maisons-Alfort, près de Paris. De retour à Comines en 1884, il installe son cabinet puis tombe amoureux d’une belle jeune fille : Hélène Debbaudt. Comme il est de coutume à l’époque, il s’en va demander la main de sa promise à son beau-père potentiel. Ce dernier, industriel textile à Courtrai, questionne Désiré et lui suggère d’avoir une profession plus… sérieuse !
Ducarin a compris : ce sera l’industrie textile sinon le célibat ! Avec l’aide du maire Henri Lauwick, il fonde un tissage en 1886 (sur le site de l’actuelle médiathèque Ducarin) puis se fiance. Le mariage est célébré un an plus tard, le 12 mai 1887. Pourtant, Joseph François Debbaudt n’y assiste pas : il est décédé inopinément le 28 avril de la même année… Dommage ! Il ne verra pas la réussite de son gendre, d’autant plus que ce dernier ajoutera à son escarcelle une rutilante rubanerie qu’il érigera en 1908 et qui lui a survécu jusqu’à ce jour sous le nom de DMR, une des entreprises textiles phares du groupe Fauchille.
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Olivier Clynckemaillie
Conservateur/directeur, Délégué général chez Musée de la Rubanerie cominoise

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