Ces
mesures «anti-jeunes» sont venues se rajouter aux mesures
«allocations limitées à 3 ans Di Rupo» décidées en 2011. «Le
gouvernement Michel s’engouffre dans les portes laissées
entre-ouvertes par le gouvernement Di Rupo», dénonce le député
écolo Georges Gilkinet.
Ce
matin, en commission des affaires sociales, l’opposition, poussée
dans le dos par le mouvement de contestation «stop art 63, § 2» et
par la CSC, défend un retrait de la limitation des allocations
d’insertion à 3 ans. L’article 63 § 2? Celui qui limite à 36
mois les allocations d’insertion avec une perspective de 50 000
exclus d’ici fin 2016.
Écolo
a déposé un texte radical exigeant une marche arrière complète.
Le PS a lui aussi rédigé un texte pour que les allocations
d’insertion ne soient plus limitées dans le temps.
Le
PS se démarque d’Écolo-Grœn sur deux points. Les verts veulent
revenir sur le changement de dénomination des allocations
anciennement «d’attente» et aujourd’hui «d’insertion». Le
PS ne souhaite pas non plus revenir sur le durcissement des sanctions
appliquées au jeune qui ne respecte pas ses engagements pris dans un
contrat écrit avec l’ONEM. Quoi qu’il en soit, le nerf de la
guerre et le cœur du problème concernent bien l’éjection des
jeunes après trois années d’allocations d’insertion.
Choisir
entre un diplôme ou des allocations d’insertion?
Mais
pour les jeunes, la situation s’est encore compliquée. «Certains
jeunes arrêtent désormais leurs études à 24 ans parce qu’ils
ont peur de perdre leur droit aux allocations d’insertion»,
dénonce le député écolo, Georges Gilkinet. « Les jeunes
sont coincés avec les nouvelles mesures Michel. Ils n’ont plus
droit à l’échec. Et sinon ils vont dépendre de la solidarité
familiale pour survivre s’ils ne trouvent pas d’emploi»,
expose Ludovic Vœt, permanent des Jeunes CSC de Mons, qui a pris
l’initiative de lancer une campagne de contestation.
Il
faut avoir fini avant 24 ans ses études pour pouvoir s’inscrire au
Forem et faire son stage d’insertion pendant un an. Résultat: à
ses 18 ans, on a désormais cinq ans pour décrocher son diplôme. Et
pour ça, il ne faut pas avoir raté durant ses études secondaires.
Or statistiquement, plus de 20% des jeunes sortent de leurs études
après 24 ans. En Wallonie, 7 000 jeunes seront touchés par cette
mesure en vigueur depuis le 1er janvier 2015, a calculé la CSC.
6
000 autres jeunes seront frappés par la mesure «18 – 21 ans». À
partir du 1er septembre, le jeune ne pourra prétendre aux
allocations d’insertion que s’il est titulaire d’un diplôme de
l’enseignement secondaire supérieur ou d’un certificat de
réussite d’une formation en alternance. S’il n’a pas de
diplôme, le jeune devra attendre d’avoir 21 ans pour percevoir les
allocations d’insertion.
«L’opposition
nous soutient pour revenir sur cette mesure. Tant Écolo, le PTB, le
PS que le cdH», dit Ludovic Vœt. Mais pour revenir sur la
limitation des allocations, il faut 76 voix et donc un soutien du
CD&V aussi. Ce n’est pas gagné, comme l’explique Ludovic
Vœt: «La semaine passée, nous avons rencontré le ministre
Peeters (CD&V en charge de l’Emploi) Il ne veut pas revenir sur
ces mesures. Il réfléchit cependant à un système pour ne pas
perdre dans la nature ces jeunes qui n’auront plus d’intérêt à
s’inscrire au Forem puisqu’ils n’auront aucun espoir de toucher
une allocation».
Catherine
Ernens L'Avenir
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