Le musée de la rubanerie propose une exposition sur les tranchées, revues par l’artiste John Bulteel
Dans
le cadre du projet «Vivre en 14-18» porté par PROSCITEC, réseau
dont il fait partie, le musée de la rubanerie cominoise présente
une exposition du plasticien John
Bulteel. Le
choix du Cominois John Bulteel n’est pas anodin: «L’artiste
a découvert des documents attestant que ses deux grands-pères
avaient été soldats, notamment sur le front de l’Yser. Il en a
été bouleversé, d’autant plus que ces deux aïeux avaient été
très discrets sur cet épisode crucial de leur existence.»La
créativité de l’artiste, sans cesse en émoi, fait le reste: «À
la fois esthétique mais aussi porteuse d’histoire et de mémoire,
l’expo débute par une évocation, tout en subtilité, de la
tranchée: des constructions de bois reliées entre elles par un
maillage serré et sinueux, rappellent la première ligne de
tranchée, là où les soldats écoutaient l’ennemi; les positions
adverses n’étant parfois distantes que de quelques dizaines de
mètres. Ils attendaient l’ordre de leurs supérieurs de monter à
l’assaut, goûtaient certains moments de calme relatif entre deux
offensives, occupaient leurs temps libre en fumant, écrivant des
lettres ou sculptant tout matériau se trouvant à leur disposition.»
L’exposition
renferme trois types d’œuvres: des dessins au fusain, des
sculptures en plâtre et bois et des périscopes.
«Les
dessins au fusain représentent des soldats blessés et
mutilés, explique John Bulteel. L’idée de base
est la même pour les sculptures en plâtre et bois, un art que je
pratique depuis de nombreuses années, reproduisant souvent les
scènes de mythologie. C’est un hommage à tous les jeunes hommes
fauchés debout par la mitraille et les obus.»
Quant
à la troisième partie, elle expose des périscopes. «Je ne
sais plus trop quand, mais j’ai entendu le récit que les soldats
observaient les positions ennemies grâce à des périscopes équipés
de deux miroirs à 45°. J’ai donc fabriqué ces appareils en les
garnissant de diverses représentations: soldats au combat, colombe
de la paix, etc.» Voilà une originalité qui vaut le coup
d’œil.
L’expo
est visible jusqu’au 4 octobre, du mardi au samedi, de 14 à 17 h. d'autres photos ici
M-F Ph L'avenir
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire