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7.8.13

Accises sur la bière: les bars et leurs clients trinquent

Les accises sur les alcools, vins et bières ont été augmentées de 8 %. Le secteur crie « à l'imbécillité du gouvernement.

Quelle va être la répercussion de l'augmentation des accises sur les alcools, vins et bières ? C'est hier qu'est entrée en vigueur une augmentation des accises de 8 %. Concrètement, l'incidence sur le prix de la bière devrait être imperceptible. La bière est faiblement taxée : de 0,91 € l'hectolitre, on passe à 1,05 €. Mais cela n'empêche pas la mauvaise humeur d'Yvette Mooten, présidente des cafetiers de Wallonie. « On ne comprend pas le calcul de notre gouvernement. D'autant plus que le prix de la bière a augmenté de 50 % en dix ans. »

Et les conséquences sur la carte ? « Nous ne pouvons pas adapter nos tarifs au fur et à mesure. Alors, on prend sur nos bénéfices. Une à deux fois par an, on revisite nos prix. Il faut réimprimer nos tarifs, remettre les caisses à jour… »
L'annonce de cette augmentation avait d'ailleurs fait réagir plusieurs fédérations professionnelles qui estimaient que le gouvernement ne jouait plus la carte de la bière dans un pays qui s'en revendique. Notamment en comparant avec l'Allemagne où les accises sur la bière sont la moitié moins élevées. Et avec la France qui protège son vin et augmente les accises sur les bières (+160 %).
En Belgique, c'est plus le secteur des vins et alcools qui va être touché par l'augmentation. Jean-Jacques Delhaye, président de la fédération belge des vins et spiritueux (FBVS), a fait le calcul. Pour une bouteille de 70 cl d'alcool à 40 degrés, « on arrive à 6,593 d'accises. » Auxquelles il faudra ajouter la TVA de 21 % et les cotisations d'emballages. Soit un peu plus de 7 € au total par bouteille. « C'est une incohérence de nos dirigeants. » D'autant plus que le secteur avait déjà été touché par une augmentation de 12 % au 1 er janvier. « C'est idiot car la conjoncture n'est pas bonne. Comme les gens n'économisent pas sur ce qu'ils mangent et boivent, ils iront acheter ailleurs : au Luxembourg ou en France. C'est imbécile et ça ne tient pas la route. »
Jean-Jacques Delhaye estime aussi que,tant que les disparités fiscales subsistent entre les différents pays, « on ne fera jamais l'Europe ainsi. »

Et il en va de même à l'intérieur de notre pays. Le secteur brassicole avait été épargné par l'augmentation de 12 % du 1 erjanvier. « Cela crée une distorsion de concurrence énorme. » À l'époque, la mesure semblait venir en rescousse aux brasseurs qui voyaient leurs produits lourdement taxés en France.
Selon les estimations, les augmentations d'accises permettraient de rapporter à l'État, dès cette année, 50 millions d'€ et 100 millions l'année prochaine
Emmanuel  HUET l'avenir

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