Les
accises sur les alcools, vins et bières ont été augmentées de
8 %. Le secteur crie « à l'imbécillité du gouvernement.
Quelle
va être la répercussion de l'augmentation des accises sur les
alcools, vins et bières ? C'est hier qu'est entrée en vigueur une
augmentation des accises de 8 %. Concrètement, l'incidence sur
le prix de la bière devrait être imperceptible. La bière est
faiblement taxée : de 0,91 € l'hectolitre, on passe à
1,05 €. Mais cela n'empêche pas la mauvaise humeur d'Yvette
Mooten, présidente des cafetiers de Wallonie. «
On ne comprend pas le calcul de notre gouvernement. D'autant plus que
le prix de la bière a augmenté de 50 % en dix ans. »
Et
les conséquences sur la carte ? «
Nous ne pouvons pas adapter nos tarifs au fur et à mesure. Alors, on
prend sur nos bénéfices. Une à deux fois par an, on revisite nos
prix. Il faut réimprimer nos tarifs, remettre les caisses à jour…
»
L'annonce
de cette augmentation avait d'ailleurs fait réagir plusieurs
fédérations professionnelles qui estimaient que le gouvernement ne
jouait plus la carte de la bière dans un pays qui s'en revendique.
Notamment en comparant avec l'Allemagne où les accises sur la bière
sont la moitié moins élevées. Et avec la France qui protège son
vin et augmente les accises sur les bières (+160 %).
En
Belgique, c'est plus le secteur des vins et alcools qui va être
touché par l'augmentation. Jean-Jacques Delhaye, président de la
fédération belge des vins et spiritueux (FBVS), a fait le calcul.
Pour une bouteille de 70 cl d'alcool à 40 degrés, «
on arrive à 6,593 d'accises. » Auxquelles
il faudra ajouter la TVA de 21 % et les cotisations
d'emballages. Soit un peu plus de 7 € au total par
bouteille. «
C'est une incohérence de nos dirigeants. » D'autant
plus que le secteur avait déjà été touché par une augmentation
de 12 % au 1 er janvier. «
C'est idiot car la conjoncture n'est pas bonne. Comme les gens
n'économisent pas sur ce qu'ils mangent et boivent, ils iront
acheter ailleurs : au Luxembourg ou en France. C'est imbécile et ça
ne tient pas la route. »
Jean-Jacques
Delhaye estime aussi que,tant que les disparités fiscales
subsistent entre les différents pays, «
on ne fera jamais l'Europe ainsi. »
Et
il en va de même à l'intérieur de notre pays. Le secteur
brassicole avait été épargné par l'augmentation de 12 % du 1
erjanvier. «
Cela crée une distorsion de concurrence énorme. » À
l'époque, la mesure semblait venir en rescousse aux brasseurs qui
voyaient leurs produits lourdement taxés en France.
Selon
les estimations, les augmentations d'accises permettraient de
rapporter à l'État, dès cette année, 50 millions d'€ et 100
millions l'année prochaine
Emmanuel
HUET l'avenir
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