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15.6.13

Changement de Doyen à Comines


Découvrez l’abbé Joseph Nyembo, futur Doyen de Comines, grâce à l’interview qu’il a accordée à Maryse Hinque. 



Bonjour Père Joseph,
Pouvez-vous nous présenter brièvement qui vous êtes ?

Je m’appelle Joseph Nyembo-Kamwanga, j’ai 51 ans, je suis originaire du Congo (diocèse de Kolwezi). 
 Je proviens d’une famille de 8 enfants : 5 garçons et 3 filles, où je suis le 3ème.
 J’ai été ordonné prêtre en 1991 et je suis en Belgique depuis l’an 2000.
 J’habite la cure de Buvrinnes, mais je n’y suis pas le « curé », je suis membre de l’équipe 
 presbytérale de Binche-Estinnes, où je suis au service des 19 paroisses, là où je suis envoyé. 

Pourquoi faites-vous partie de l’EAP ?

En tant que prêtre, je n’ai pas eu le choix, je suis « membre de droit ». Je ne suis donc pas attaché à 
 telle ou telle paroisse, mais bien à toutes. 

L’EAP, ça veut dire quoi concrètement pour vous ?

Je me joins au souhait de notre évêque de coordonner la vie de l’Eglise locale, je me sens envoyé 
 pour annoncer, célébrer et servir : ce sont les trois grands axes de la mission de l’Eglise, où qu’elle
 soit située. En Europe et en Belgique en particulier, vu l’évolution de l’Eglise et de la société, on est 
 obligé de s’adapter et de voir « plus grand » qu’avant : il faut apprendre à travailler à 19 paroisses 
 ensemble au lieu de chacun de son côté. 
 Je dois dire qu’en Afrique, cela est fréquent, habituel : mon diocèse d’origine s’étend sur plus de
 1000 km et est grand comme trois fois la Belgique ! Nous sommes donc habitués à couvrir de très 
 grands territoires… Chez nous, il y a des dizaines de baptêmes presque chaque dimanche à la messe
 et tout le monde trouve cela normal. Quand il y a des confirmations, l’évêque passe lui-même (tous
 les deux ans environ) dans les paroisses et confirme parfois 1500 jeunes à la fois ! Cela peut durer 
 trois heures ou plus et personne ne trouve cela trop long … 

Quel est le domaine pastoral qui vous plaît le plus ?

Ce qui est tout-à-fait premier pour moi, c’est la célébration de l’Eucharistie parce que c’est 
 finalement l’unique réalité qui nous relie à Dieu. C’est de là que découle tout notre agir, toutes nos 
 pensées et tous nos plans pastoraux. 

Avez-vous un motif d’émerveillement, d’encouragement au sein de notre Unité pastorale ?

Oui, je me réjouis de voir la motivation de certains chrétiens qui se donnent à fond pour leur foi,
 pour leur paroisse, pour la catéchèse, pour visiter les malades, pour animer les messes etc … Ce qui
 m’encourage fortement, c’est que des gens, des laïcs donnent beaucoup de leur temps pour mettre 
 leurs talents au service des autres : c’est cela vivre la véritable « communauté » fraternelle. Tous
 devraient se sentir responsables de la vitalité de leur communauté chrétienne. 

Avez-vous quand même des déceptions ? des regrets ?

Ce qui me déçoit vraiment, c’est de constater que certains chrétiens, dès qu’il y a le moindre 
 problème, usent de leurs connaissances ou de leur « passe-droit » pour de suite en référer au doyen
 ou à l’évêque … au lieu d’en parler d’abord à la personne concernée. Alors, on laisse pourrir la 
 situation et certains petits problèmes deviennent des montagnes. Jésus recommande la « correction 
 fraternelle » : quand tu as quelque chose contre ton frère, va d’abord le trouver seul à seul, avant 
 que la situation ne s’envenime … Les relations fraternelles sont le sommet de la vie en Eglise, il ne 
 faut jamais l’oublier … 

Quel est votre « rêve », votre défi pour notre Unité pastorale ?

Mon grand « rêve », c’est que chaque chrétien s’engage de tout son cœur à fond pour sa 
 communauté, que les chrétiens ne restent pas « sur le seuil », comme des spectateurs qui 
 consomment et qui critiquent … mais que tous s’engagent pour donner le meilleur de soi-même.
 Nous sommes TOUS membres du Corps du Christ et nous devons mettre nos talents au service les 
 uns des autres pour que vivent les communautés chrétiennes. 

Quelle est votre phrase d’évangile préférée ?

C’est très simple et cela n’a jamais changé : c’est la phrase imprimée sur mon souvenir d’ordination : 
 « Va et toi aussi, fais de même » : c’est la phrase de Jésus au docteur de la loi, après la parabole du 
 Bon Samaritain. Pour moi, vivre la charité au quotidien, me faire proche, le « prochain » des autres, 
 cela extériorise ma foi. Quand vous êtes une présence vivante auprès des autres, vous produisez 
 beaucoup de fruits. 

Que pensez-vous du synode diocésain ? Comment voyez-vous l’avenir de notre diocèse ?

Le synode est pour moi une très bonne chose, c’est une excellente initiative de notre évêque.
 La suite dépend de la sincérité des réponses données par les chrétiens qui ont participé aux équipes 
 synodales et de la façon dont l’assemblée va synthétiser ces centaines de réponses. Une chose est 
 de dire ce qu’on pense, une autre chose est de voir comment les autorités vont mettre tout ça en 
 œuvre… Confiance ! C’est un énorme défi pour notre diocèse, mais beaucoup de bonnes choses 
 peuvent en découler. 

Avez-vous un petit message pour les chrétiens de notre Unité pastorale ?

Être chrétien, c’est suivre une personne, Jésus-Christ : mettez-vous au diapason de Jésus pour 
 répondre à son Amour et le partager entre vous. Surtout, ne soyez pas hypocrites, restez dans le 
 vrai !


Merci de tout cœur, Père Joseph, d’avoir répondu à mes questions : grâce à cette rencontre, nous vous connaissons un peu mieux et nous pourrons davantage prier les uns pour les autres.

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