Mesdames
et Messieurs,
Notre
monde est déconcertant. Il est passionnant par son
interconnectivité. Il peut aussi être angoissant par sa complexité
et l'accélération des changements. Au cours de ma première
année de règne, j'ai pu constater à nouveau combien ce monde offre
des opportunités valorisantes, mais aussi combien il plonge trop de
nos concitoyens dans le désarroi.
Les
restructurations d'entreprises, dont certaines encore annoncées
récemment, nous rappellent que notre prospérité est vulnérable.
La pauvreté infantile et le chômage des jeunes continuent à nous
interpeller. Des foyers de violence et d'instabilité apparaissent ou
perdurent aux portes de l'Europe. Ils nous montrent que la paix n'est
pas une évidence et à quel point il est nécessaire de continuer à
lutter contre la propagation de la haine.
Face
à tout cela, nous ne devons pas perdre confiance. Au
contraire, plus que jamais, elle doit nous guider. Pas
seulement une confiance calculée, mais une confiance généreuse qui
tire parti de nos capacités d'être et d'agir sans ignorer pour
autant nos fragilités. Cette confiance-là est véritablement
créatrice. Un bel exemple est la foi des jeunes en l'avenir.
Comme l'a montré une étude récente, trois quarts des jeunes
adultes en Belgique estiment que leurs perspectives d'avenir sont
meilleures que celles de leurs parents, malgré le contexte actuel
difficile. Travaillons à ce que leurs attentes se réalisent
pleinement.
Ce
qui m'a frappé dans le beau parcours des Diables Rouges au Brésil,
c'est précisément l'importance de la confiance : confiance en
soi de chacun des joueurs, construite patiemment, à force de
discipline et d'exercice ; confiance de chacun des joueurs dans
ses coéquipiers et dans les choix de l'entraîneur ; confiance
enfin des supporters dans l'équipe nationale. Tout cela a suscité
un vrai bonheur partagé et un dynamisme collectif porteur de
réussite.
Il
en va de même dans notre pays : nous avons besoin de pouvoir
compter sur nous-même, sur les autres, et sur nos
institutions. Celles-ci sont l'expression de notre capacité à
dialoguer, à trouver des solutions qui rassemblent, à prendre en
compte les points de vue minoritaires, à assumer collectivement nos
responsabilités. En d'autres mots : nos institutions
constituent la clef de voûte d'une société qui invite à se mettre
à la place de l'autre.
C'est
dans cet esprit que nous avons, au cours de notre histoire, construit
une société dont nous pouvons être fiers. Notre système
économique et social, basé sur le respect, le dialogue et la
solidarité, a fait la preuve de son efficacité. Il a permis à
notre pays de résister mieux que d'autres à la crise que nous
vivons depuis 2008. Nos services publics et nos entreprises
sont à la pointe dans de nombreux domaines et se montrent capables
de saisir de nouvelles opportunités. Continuons à les
soutenir et à les renforcer.
Le
25 mai dernier, vous avez élu des hommes et des femmes appelés à
vous représenter pendant les cinq prochaines années. Avec
vous, je forme le vœu que les gouvernements de l'État fédéral et
des entités fédérées soient tous à pied d'œuvre sans tarder.
Ces gouvernements seront appelés à coopérer dans un esprit de
loyauté et de reconnaissance mutuelle. Cela sera nécessaire pour la
mise en œuvre de la réforme de l'État qui vient d'entrer en
vigueur, mais aussi pour continuer à relever les défis économiques
et sociaux.
Mesdames
et Messieurs,
Pour
créer de la valeur - économique, sociale, et avant tout humaine -
la coopération et la confiance sont indispensables.
Poursuivons ensemble nos efforts pour construire une société dans
laquelle l'une et l'autre se renforcent mutuellement.
Avec
l'intime conviction que nous y parviendrons, la Reine et moi vous
souhaitons une bonne Fête Nationale.
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