D’un
côté, l'agrobusiness avec son agriculture productiviste et
intensive; de l’autre, l’agriculture paysanne avec ses marchés
locaux et ses coopératives. Deux entités qui s’affrontent, mais
qui ne jouent pas vraiment dans la même cour. Soutenir David pour
combattre Goliath, c’est le thème de campagne d’Entraide et
Fraternité durant le Carême de partage 2013.
Les
chiffres en disent long sur le fonctionnement de notre terre: 75% de
la nourriture mondiale sont produits par des paysans, qui pourtant
n’en ressortent pas plus riches, puisqu’ils représentent 75% de
ceux et celles qui souffrent de la faim. D’autre part, 20 millions
d’hectares, accaparés par des multinationales agro-industrielles,
servent à nourrir du bétail ou à fabriquer des agro-carburants.
Elles produisent 25% de la nourriture consommée dans le monde, mais
contrôlent 85% du marché des semences. Entraide et Fraternité,
dont les préoccupations se focalisent sur la solidarité avec les
habitants du Sud, invite cette année à tourner notre attention vers
la région des Grands Lacs, vers le Congo et le Burundi, là où les
petits agriculteurs font face au rouleau compresseur de
l’agrobusiness; là où ils résistent en développant des
alternatives pour une nourriture saine et de qualité; là où ils
luttent pour vivre dignement de leur travail.
Le
local, c’est durablePour
lutter efficacement contre la faim, et pour que la vie même des
paysans puisse être préservée, Entraide et Fraternité a misé sur
le local. L’association veut montrer, qu’à l’hectare, la
petite agriculture familiale est en fait très productive, plus
productive que les grandes plantations. L’exemple de Ménédore est
significatif: Ménédore est Burundaise; elle a six enfants, son mari
est maçon et elle cultive quelques champs. Beaucoup d’efforts pour
peu de rendement, se disait Ménédore avant de suivre les formations
de l’OAP, l’Organisation d’appui à l’autopromotion. Cette
ONG locale de développement mène un ambitieux programme pour
augmenter les récoltes et les revenus de 2275 familles de la
province de Bujumbura rural. Aujourd’hui, Ménédore sème peu et
récolte beaucoup. Elle a amélioré sa production suite à
l’application des techniques apprises lors des formations de l’OAP.
Ses enfants vont à l’école et les revenus de la famille sont
moins précaires. L’OAP bénéficie du soutien financier d’Entraide
et Fraternité. Tout comme le Comité Anti-Bwaki qui rayonne dans 318
villages du Sud-Kivu en RDC, et dont le programme de développement
rural permet de toucher 400.000 habitants dans une région où huit
ménages sur dix vivent dans la pauvreté. Et si l’on se mettait à
rêver d’une terre qui tourne enfin plus juste…
Photo:
Ménédore auprès de sa production. (c)Entraide et Fraternité.
Sylviane
BIGARÉ
Les
collectes du Carême de partage auront lieu dans les paroisses les
week-ends des 9, 10 et 23, 24 mars pour financer les projets
d’Entraide et Fraternité. Plus d’infos sur: www.entraide.be.
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